Comment les fermes du Nouveau-Brunswick dépassent les géants de l’alimentation

L’agriculture soutenue par la communauté s’implante au Nouveau-Brunswick

Écrit par Alex Graham et publié au départ sur Huddle.today. Traduction par le Bureau de traduction du gouvernement du Nouveau-Brunswick.

SAINT JOHN – C’est la saison des fruits et légumes frais livrés à domicile (ou presque). L’agriculture soutenue par la communauté, ou ASC, est un phénomène relativement nouveau au Nouveau-Brunswick, mais elle crée une communauté d’agriculture durable à petite échelle et aide à initier une nouvelle génération aux produits frais.

Les ASC vendent une partie des produits qu’ils cultivent sur leur ferme aux membres de la communauté, qui reçoivent en retour une boîte hebdomadaire de fruits, de légumes, d’œufs ou d’autres produits frais.

« Toute la famille attend avec impatience le jour de l’ASC, explique Kris Hurtubise, de Symbiotic Horizons Farm. Les parents remarquent que les carottes partent en un jour ou que [les enfants] mangent tous les bons navets. »

Oui, c’est bien cela – les navets.

« Les navets à salade, précise Naomi Hurtubise, qui dirige la ferme avec Kris. Une mère m’a dit : “J’ai regardé dans le sac et les enfants avaient déjà mangé tous les navets.” »

« Ils sont petits, presque de la taille d’un radis. Ils sont doux… et croquants. Nos enfants les adorent aussi. »
La ministre de l’Agriculture, Margaret Johnson, affirme que l’agriculture soutenue par la communauté bénéficie d’un soutien croissant au Nouveau-Brunswick.

« Ils participent à l’investissement mutuel, dit Mme Johnson en parlant des agriculteurs et des actionnaires des boîtes de l’ASC. Ils savent que l’argent revient directement à la communauté. Ils sont rassurés de savoir exactement d’où vient leur nourriture. »

« Pendant la COVID-19, l’idée était de soutenir les gens de la région, explique-t-elle. Et cette philosophie s’est maintenue. »

Au cours des dernières semaines, la province a publié les détails d’un certain nombre de programmes de soutien à l’agriculture qui offrent du financement et d’autres possibilités aux nouveaux agriculteurs et aux agriculteurs établis.

« Nous avons mis en place sur notre site Web un lien sur l’adéquation des terres, ce qui est une occasion fantastique pour les personnes qui souhaitent venir s’installer au Nouveau-Brunswick. »

Cet outil permet aux gens de voir les terres disponibles et d’identifier celles qui conviennent le mieux aux types de cultures qu’ils souhaitent pratiquer. Un document détaillé guide également les nouveaux agriculteurs tout au long du processus de démarrage d’une ferme.

Au début du mois d’avril, la province a publié les détails du Partenariat canadien pour une agriculture durable (PCAD), qui fournit un financement pour un certain nombre d’aspects différents de l’agriculture, comme les pratiques de gestion bénéfiques pour l’environnement, les compétences et la formation en affaires, ainsi que le développement des cultures et du bétail.

À Symbiotic Horizons, à quelques pas du parc provincial de Mactaquac, les Hurtubis s’accordent à dire que le Nouveau-Brunswick offre des possibilités en matière d’agriculture sans commune mesure avec celles d’autres régions du pays.

Ils ont eu l’idée de créer une ferme familiale au Nouveau-Brunswick après avoir essayé de trouver un terrain semblable dans leur province natale, l’Ontario.

« C’est quelque chose qui nous a toujours passionnés et nous avons cherché un terrain à maintes reprises. En 2019, nous avons trouvé ce terrain et nous avons décidé d’y aller », explique Naomi.

Elle explique qu’ils se sont efforcés de créer une approche de l’agriculture fondée sur la permaculture. Il s’agit d’une technique de gestion des terres où tout est cultivé dans le but de soutenir les autres éléments cultivés, réduisant ainsi le besoin d’intrants supplémentaires tels que les pesticides, tout en créant un écosystème durable.

Par exemple, la ferme accueille des poules qui luttent contre les ravageurs et contribuent à la fertilité grâce au compost. Ils ont planté certaines fleurs pour attirer les insectes qui tuent les pucerons, une force destructrice dans la ferme.

« Nous aurons une grande diversité, dit-elle à propos de leurs aspirations pour les années à venir, qui comprendront des mûres, des baies de haskap, des groseilles, des pommes, des poires et des prunes. »
Leur ferme active de 13 acres, à laquelle s’ajoutent 7 acres de forêt, produira suffisamment de produits pour fournir environ 20 boîtes, une par semaine, pour la saison.

Ils ont déjà été clients d’ASC en Ontario, qu’ils utilisaient à l’époque pour compléter les produits de leur propre jardin.

« Notre intention a toujours été de démarrer en tant qu’ASC, déclare Naomi. Je ne sais pas si nous voulons vraiment vendre dans les épiceries. Il s’agit plutôt de bâtir une communauté et de la nourrir. »

Duncan Godfrey, de la ferme familiale Hampton Hill, travaille dans le domaine de l’ASC depuis six ans, après avoir appris à connaître ce modèle agricole dans sa province natale, la Colombie-Britannique.

« Parce que nous faisons de l’ASC, nous devons cultiver une grande variété de produits… à peu près tout ce que l’on peut trouver dans une épicerie, explique-t-il. Leurs boîtes contiennent des oignons de printemps, de la laitue pommée, des blettes, du chou frisé, des radis et… des navets à salade. »

« Elles sont très populaires », ajoute M. Godfrey.

En effet, les boîtes sont légèrement différentes à chaque fois, car les légumes varient selon la saison au cours du printemps, de l’été et de l’automne. M. Godfrey explique qu’il doit fournir un peu de renseignements sur ce qu’il convient de faire avec certains des légumes les plus inhabituels.

« D’après ce que j’ai pu constater, les gens apprécient vraiment cela parce qu’ils peuvent essayer de nouvelles choses. »

Selon lui, l’intérêt pour le modèle de l’ASC a vraiment décollé après la COVID-19.
« C’est allé crescendo. Nous avons produit 30 parts cette année-là et je pense qu’elles ont été vendues en une semaine. »

Selon lui, l’agriculture à petite échelle avec un modèle communautaire était un excellent moyen de se lancer dans l’agriculture.

« C’était un bon moyen pour nous de démarrer », dit-il, en particulier au cours des premiers mois, lorsque rien n’a encore poussé, mais que des intrants tels que des semences et des engrais sont nécessaires.
Il affirme que la communauté a vraiment adopté le modèle de l’ASC, parce qu’il la rapproche de l’origine de ses aliments.

L’un des messages qu’il a fait passer au début de son activité était le suivant : « Vous êtes les bienvenus à la ferme pour voir comment nous procédons. »

« Il s’agissait simplement de montrer aux gens qu’ils pouvaient être un peu plus impliqués et plus en contact avec l’origine de leur nourriture. Et le fait qu’il s’agisse de produits biologiques, cultivés localement, cueillis pratiquement le jour même ou la veille, vous permet de recevoir la boîte. »
« C’est la fraîcheur qui fait vendre. »


Alex Graham est journaliste au Huddle à Saint John. Envoyez-lui vos commentaires et vos idées d’articles : grahama@huddle.today.

Note de la rédaction : cet article a été mis à jour le jeudi 4 mai à 10 h.